Histoire.
Du haut de mes vingt-six ans, je détestais la personne que j’étais devenue. Un boulot minable, une supérieure qui me volait toutes mes idées, une peste de demi-soeur, un proprio harcelant qui me faisait des avances, un petit ami qui me trompait et des parents qui se foutait plus ou moins de mon existence. Bref, une vie merdique.


Je sortais avec Caleb depuis environ trois an. Nous avions un genre de routine; nous n’étions pas heureux, mais on ne se détestait pas complètement. Je l’ai rencontré dans un bar, il avait ce petit sourire en coin craquant, il ressemblait un peu à un George Clooney, mais en plus jeune. Très confiant. Le genre de mec que les filles recherchent. Nous sortions tous les deux fraîchement du collège et souffraient tous les deux du syndrome du choc de la post-graduation. La vraie vie s’étalait maintenant devant nous. Chercher un job, trouver un appartement, la vie d’adulte. Je crois qu’à cette époque, c’était réconfortant de trouver quelqu’un sur qui on pouvait compter. Notre relation était comme les montagnes russes, elle avait ses hauts et ses bas. Au début de notre relation, il m’invitait à aller prendre un verre avec ses collègues, m’appelait à toutes les heures, juste pour entendre ma voix. Alors que ces derniers mois j’avais plutôt l’impression que les « juste pour entendre ta voix » étaient en fait pour s’assurer que j’étais bien à la maison pendant qu’il ne faisait je ne sais quoi.
Il y avait aussi de ces moments où il était charmeur, je devais avouer, mais il retournait presque aussitôt à ses manières puériles.

« J’adore cette chanson » dis-je, alors que les premières notes de Love me tender jouait à la radio. « Je vais t’aimer tendrement, dit-il, tellement tendrement que tu ne seras plus capable de t’assoir » puis, il me frappa la fesse gauche avant de quitter la pièce. Un homme si charmant, ce Caleb. Tandis que je m’affairais à préparer la table et à faire le souper, je me brûlais avec une chandelle. « Ouch » minaudais-je, pour tenter d’attirer son attention. Sans succès. « Je me suis brûlé le doigt » me lamentais-je « tu veux un bisou, rétorqua-t-il sans même détacher les yeux du téléviseur, considère que c’est fait ». J’aurais dût dire Considère toi nourris et emporter le dîner avec moi ou encore Considère toi baisé et emporter mon succulent vagin avec moi, mais je ne l’ai pas fait. C’était désolant. Au lieu de quoi, sidérée, je restais de marbre et continua de remuer les pâtes. Quelle lâche je faisais.

Il adorait me remémorer qu’avant moi, il fréquentait plusieurs filles en même temps et qu’il avait fait un gros sacrifice en se casant avec moi. Selon ses dires, c’était tout un exploit pour lui. Quelle veinarde je faisais.

Tout se bousculait dans ma tête. Un soleil brûlant qui léchait ma peau, le tissu vaporeux de ma jupe qui voguait tel une vague au gré du vent, le bruit cinglant d’un crissement de pneu, les sirènes de police retentissant au loin, le son de bruit de pas se rapprochant, les chuchotements s’entremêlant. Graduellement, je reprenais mes esprits. Je mis un moment avant de saisir ce qui venait me m’arriver. Tout devenait plus clair maintenant. Je me souvenais. L’infirmière échangeait quelques mots avec ma mère, Walter, mon beau-père, et Bonnie, ma peste de demi-sœur. Ils étaient en train de discuter du choc que j’avais eu et de la possibilité que cela entraîne un choc au niveau du cerveau. J’entendis ma peste de demi-sœur commenter la situation « Elle est tombée comme une gamine de CP de son vélo, quelle idiote » suivi d’un rire désagréable à mes oreilles. « Ne sois pas sotte, chérie, elle s’est fait renversée par une voiture » rétorqua Walter. Ils stoppèrent tous net lorsque j’ouvris les yeux. Ma mère s’exclama « Dieu, merci tu es en vie ». Je clignais des yeux, l’air ébahie. « Emerson, tu es à l’hôpital, tu viens tout juste d’avoir un accident » me dit l’infirmière en prenant bien soin d’articuler chaque mot, vérifiant l’état des perfusions accrochées juste à côté de moi. Le tube sortant de mes narines n’étaient pas particulièrement confortable.

Je regardais tour à tour chacun d’entre eux. « Salut » dis-je à toute l’assemblée réunie dans la minuscule chambre d’hôpital. C’est à ce moment que je saisis ma chance, l’infirmière venait tout juste d’avouer qu’il était possible que j’aie des séquelles, je n’étais pas un génie en la matière, mais il se pouvait fort bien que je puisse être amnésique suite au choc. Et pourquoi ne pas recommencer tout à zéro. Moi, Emerson Wilsworth, j’avais une vie merdique. Toute ma vie, on m’avait marché sur les pieds, pour une fois, juste une fois, j’avais envie de vivre à ma façon. C’était comme si on me laissait une deuxième chance. Et après tout, ce n’était qu’un petit mensonge. « Comment te sens-tu » ajouta ma mère. « J’ai un de ces mal de crâne » rétorquais-je. Puis je me mis à la regarder, d’un air étrange. « Qui êtes-vous? » ajoutais-je. Sidérée, ma mère fixa l’infirmière, avec d’énormes points d’interrogation dans les yeux. « Il est possible que le choc causé par l’accident ait touché l’hémisphère gauche, responsable de la mémoire » attesta l’infirmière. Je n’y crois pas, elle croyait à mes bobards. « Nous allons effectuer un IRM pour constater l’ampleur des lésions » compléta cette dernière, sur ce, elle sortit de la chambre en griffonnant quelques mots sur un bloc-note. Un sourire de stupéfaction se dessina sur mon visage. « Ça y est, elle a déjà des épisodes de démence » minauda ma bête de demi-sœur. Elle ajouta « Salut, moi c’est Bonnie, je suis ta demi-sœur » je regardais ma mère, encore sous le choc, un sourire béat accroché à mon visage « Elle a l’air très gentille, toi et moi on doit être proches, non ? » déclarais-je d’un air candide. Éberluée, ma sœur déclara « Elle est vraiment plus atteinte que je le croyais ». J'ignorais ces propos, à vrai dire, je m'en contre-fichait. J'allais pouvoir recommencer à zéro. Faire tout à ma façon. La nouvelle Emerson était sur le point de faire son entrée et pas qu'un peu.

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Alexis
Bienvenue, ma jolie!
Je supprime mon message s'il gêne!

Ryan Harlow a écrit:

Alexis
Bienvenue, ma jolie!
Je supprime mon message s'il gêne!

STAN
Non, ça va, mon égo ne prend que 2 posts

Marian Weillder a écrit:

Bienvenue parmi nous
bon courage avec ta fiche

Merci beaucoup
Leightoooooo[...]ooonn

bienvenue parmi nous

Bienvenue parmi nous

Alexis et ses yeux magnifiques ! Bienvenue.

Merci à tous
J'hésite un peu Bledel ou Benson ?

Bienvenue

Merci à tous

Aucun problème
Merci