« J’ai envie de toi aussi… » Un sourire se dessina sur les fines lèvres de Sullivan. Il était ravi et surtout rassuré de savoir que l’envie qu’il ressentait était partagée. Cependant, il savait que ce n’était pas aussi facile que ça. Qu’il ne suffisait pas qu’ils aient tous deux envie l’un de l’autre pour qu’ils passent à l’étape supérieure. Il y avait tellement de facteurs à prendre en compte. Le fait que Luan n’ait aucune expérience avec les hommes par exemple. En effet, Sully souhaitait que sa première fois à lui soit inoubliable, et bien qu’il ne laissait rien paraître, il était un peu inquiet et espérait être à la hauteur. Avoir beaucoup d’expérience ne suffisait pas. Il devait être parfait pour lui. De plus, il fallait également prendre en compte le récent passé de Luan, ses traumatismes causés par un homme barbare à son égard. Sa vie sexuelle devait donc être totalement chamboulé.

Sullivan serra Luan contre lui alors que ce dernier laissa échapper quelques larmes. Il n’aimait pas le voir ainsi, pas son Luan. Puis, il était choqué par ses propos. Pensait-il vraiment mériter ça ? C’était absurde ! Personne ne méritait de subir un tel traitement et surtout pas lui. Au contraire, c’était la dernière personne sur Terre méritant d’être maltraité ainsi. « Pas du tout voyons ! On .. On tient beaucoup l’un à l’autre alors c’est normal qu’on ait tous deux envie l’un de l’autre. Tu n’as absolument rien de mal en toi, au contraire. Tu es quelqu’un de bon, n’en doute jamais. » finit-il par dire à son ami. Il n’était pas sûr d’avoir réussi à rassurer son voisin. En tout cas, il l’espérait. Il n’avait jamais été doué avec les mots, malheureusement. Il avait toujours préféré agir à parler, pour lui, ça montrait bien mieux ce que l’on ressentait que n’importe quel belle phrase qui puisse exister. Les actes étaient concrets, au moins. Il se décolla légèrement de son voisin, le regardant toujours droit dans les yeux. « Tu veux qu’on rentre ? » demanda-t-il alors.

« Pas du tout voyons ! On .. On tient beaucoup l’un à l’autre alors c’est normal qu’on ait tous deux envie l’un de l’autre. Tu n’as absolument rien de mal en toi, au contraire. Tu es quelqu’un de bon, n’en doute jamais. » Les paroles de Sullivan lui fit tellement de bien, qu'il arrêta de pleurer immédiatement et se trouvant si stupide sur l'instant, il essuya ses larmes tout en pouffant de rire nerveusement. « Tu es le premier à me dire des choses qui me font du bien...On essaye depuis mon retour mais j'arrive pas à les écouter...Mais avec toi, je me sens si bien...Merci, d'être là. Merci d'exister. », remercia t-il en regardant son ami dans les yeux avec un regard si tendre et si affectueux. Il n'y avait plus de tristesse car il était avec la personne qu'il voulait être.

« Tu veux qu’on rentre ? » Luan hocha la tête sans prononcer un mot. Il faut dire qu'il continuait de frissonner, non plus de peur, mais il avait les lèvres complétement bleues. Il tendit la main pour récupérer son bermuda et sortit de l'eau une fois présentable. Puis, il proposa sa main pour aider son camarade à le rejoindre sur la terre ferme. Mais, pour montrer à son ami que Luan qu'il connaissait était toujours là. Il lâcha sa main au dernier moment et regarda avec amusement Mcberry retomber dans l'eau. « Et, ça c'est pour m'avoir volé mon bermuda, vilain ! », lança t-il en le pointant du doigt avec un énorme sourire retrouvé. Ensuite, le jeune Flaniggan se mit à courir et attrapa les affaires du beau brun dans l'herbe sur le passage. Il se retourna tout en courant et ajouta: « Et, maintenant, je crois que je vais aller vendre tes vêtements et m'acheter une glace avec », tout en tirant la langue vers son ami. C'était enfantin, complétement puéril, mais le jeune irlandais en avait besoin. L'âge adulte ne l'intéressait pas aujourd'hui, plutôt s'amuser, rire aux éclats et tout ça avec la personne qu'il ne quittait plus de son regard océan et qui le troublait complétement.

Sullivan rendit son bermuda à Luan. Il faut dire que c’était beaucoup mieux, si il voulait sortir de là.. Faudrait pas qu’il attrape fois. Puis, c’était SON Luan, personne n’avait le droit de le voir ainsi à part lui. Jaloux ? Très. Et possessif aussi. Il n’était même pas officiellement ensemble et pourtant, il ressentait ce sentiment envers son voisin. Il ne voulait pas le voir un autre, il ne le supporterait pas, c’était sûr et certain. Bref, il fut tiré de ses rêveries par son ami qui avait au final lâché sa main, le faisant de nouveau chuter dans l’eau. A son retour à la surface, il rit quelques instants, jurant qu’il allait se venger. Il réussit à revenir sur la terre ferme mais il était trop tard, le beau blond avait déjà subtilisé ses affaires et s’était mis à courir avec.

Sans hésiter, Mcberry courut à sa suite. Lorsqu’il se retourna, il accéléra sa course et parvint à rattraper Luan. Il se retrouva contre son dos, ses bras l’entourant pour attraper ses vêtements. Puisqu’il n’arrêtait pas de bouger, Sullivan décida de le distraire, déposant un baiser sur sa nuque. Il profita de l’effet qu’il lui procurait pour récupérer enfin ses vêtements, victorieux. Cependant, il resta collé à lui. Jusqu’à ce qu’il voit une femme vivant dans la même rue qu’eux passer par là. Il le lâcha rapidement juste à temps puisqu’elle tourna la tête pour les saluer avec un sourire. Ca allait vraiment être embêtant de pas pouvoir agir comme il le voulait en public. De pas pouvoir montrer aux gens qu’il était à lui, qu’il était avec lui. Mais bon, il se pliait aux désirs de Luan, quitte à en pâtir. De toute façon, c’était provisoire, ça n’allait pas durer éternellement comme ça .. Si ? Non, bien sur que non. Ils rentrèrent par la suite dans la demeure Mcberry, heureux. « Il faut qu’on aille changer tes bandages, c’est ça ? » dit-il, ravie à l’idée de toucher comme il le désirait le torse de Luan. Bien que ce soit pour des raisons assez .. Spéciales.

« Il faut qu’on aille changer tes bandages, c’est ça ? » Luan hocha la tête après s'être rapidement séché sur le pas de sa porte pour ne pas mettre de l'eau tout partout. Ils montèrent à l'étage et on pouvait voir que le jeune blond était dans ses pensées. Ce n'était pas le fait de se montrer torse nu devant son ami, mais plutôt cette voisine qui avait failli les surprendre. Il avait semblé si gêné, mais aussi triste de voir le visage déçu de Sully'. Il voulait plus jamais que cela arrive. Il posa donc une main sur l'épaule du beau brun alors qu'ils allaient pénétrer dans la salle de bain familial. Encore hésitant dans ces gestes, il fixa ses chaussures tout en ajoutant. « Tu sais, j'ai vraiment envie d'être avec toi et je me moque des regards des autres. Après tout, depuis que je suis rentré, on dit tellement de choses sur moi...Alors, ce que je veux te dire c'est que j'aimerais sortir officiellement avec toi. », ajouta t-il tout en allant chercher la main de son ami et entremeler ses doigts dans les siens. « Marcher main dans la main dans la rue par exemple...Je te promets pas d'être le petit copain parfait...Mais j'essayerais », termina t-il de dire avec sincérité.

Luan se posa sur le rebord de la baignoire au fond de la salle de bain. Il laissa Sullivan sortir des bandages, le jeune blond savait qu'il en possédait. C'est que c'était pas la première fois qu'il venait chez son ami. Il retira son haut et commença à détacher ses bandages et à les jeter dans la poubelle sous le lavado. Il leva ensuite son regard très ému car tout cela était si nouveau pour lui, mais il ne pensait pas faire d'erreur. Son ami enflammait son cœur. Il le rendait si fou de désir et d'envie. Et, alors qu'il s'approcha avec le premier bandage, il lui retira des mains et se leva pour retirer lui-même le tee-shirt de Sully' avec un regard complétement nouveau, si audacieux et fougueux. « Et, si on prenait cette douche finalement ?...C'est pas les choses normales qu'on fait avec son petit copain ? », demanda t-il avec sourire taquin alors qu'il n'arrêtait plus de passer sa langue sur ses dents de devant. Et, qu'il déboutonna le bermuda de son voisin pour finir par lui faire tomber sur les chevilles tout en le dévorant du regard.

Sullivan se mordit la lèvre avant de déposer un tendre baiser sur les lèvres de Luan, ravi par ce changement de situation. Pouvoir vivre pleinement cette relation était tout ce qu’il désirait. Puis, se dire que désormais c’était son copain, et pas celui d’un autre .. C’était limite jouissif. Cependant, cela lui faisait également un peu peur. Il n’avait jamais réellement eu de relation sérieuse. Bien sûr, il n’avait pas eu que des coups d’un soir, il avait essayé de sortir avec d’autres hommes.. Ca n’avait jamais duré plus de trois semaines, Sully ne se sentant pas forcément bien avec eux. Peut-être parce qu’il n’avait jamais été avec une personne qui était importante pour lui. Qu’il aimait même, bien qu’il ne formulait pas ça à voix haute pour l’instant. Il ne s’en sentait pas encore tout à fait capable, encore trop peu habitué à ce genre de démonstrations affectives, de tendresse vocale, si on peut dire ça de cette façon.

Dans ses pensées, il eut du mal à réaliser ce qu’il se passait lorsque son petit ami lui retira son tee-shirt. « Et si on prenait cette douche finalement ?…C’est pas les choses normales qu’on fait avec son petit copain ? » demanda-t-il alors, posant sur lui un regard empli de désir. Sully n’avait encore jamais vu Luan aussi entreprenant. Et pour tout dire, ça lui plaisait. Beaucoup même. Il se retrouva bien vite sans bermuda, ce qui le fit sourire. « Si si .. C’est même l’une des meilleures choses à faire avec son petit copain.. » Confia-t-il, se rapprochant de lui dangereusement, tel un chasseur guettant sa proie. C’était presque ça en fait. Sullivan se colla à son voisin, abaissant d’un coup son bermuda. Il avait toujours été passionné dans ces gestes et n’y allait pas avec des gants. Il le tira avec lui sous la douche, tournant le robinet afin de faire couler de l’eau sur leurs deux corps. Sa bouche vint chercher la sienne avec avidité, gémissant, alors que ses mains parcoururent l’intégralité de son corps. Il s’attarda sur son membre qu’il commençant à caresser doucement, puis plus rapidement. « T’es sûr de toi ? » demanda-t-il. Il préférait en être certain maintenant, parce que plus tard, il ignorait si il aurait la force de s’arrêter tellement il le désirait. Sans attendre sa réponse et en continuant ses caresses, il descendit des baisers dans son cou, sur son torse.

Luan embrassa le beau brun avec tendresse. Il ne pouvait rien promettre, s'il n'avait jamais eu de petit copain, il avait déjà eu des petites copines. Mais tout comme son ami, cela n'avait jamais duré plus de quelques semaines. Il voulait clairement pas être déçu, alors il préférait aller doucement. Après tout, s'ils n'essayaient pas, ils ne sauront pas. Tout cela c'était peut-être une très mauvaise idée ? Toutefois, le jeune irlandais se sentait aventureux et prêt à essayer d'assumer son homosexualité. Mais, en tout cas, il ne voulait pas brusquer les choses, après tout ils risquaient de faire des erreurs. Un pied après l'autre, c'était bien aussi. Leurs liens avaient tellement évolués depuis qu'ils s'étaient connus. C'était à la fois émouvant et troublant. C'est un peu dans cet état d'esprit que son esprit s'échauffa dans cette salle de bain.

Le jeune blond était presque méconnaissable, mais il ne regrettait pas son geste et ne sembla en rien choqué quand il vit son bermuda tomber. « Si si .. C’est même l’une des meilleures choses à faire avec son petit copain.. » Il alla même donner une petite tape sur les fesses si parfaites de celui qu'il considérait comme son petit ami à présent. « C'est vrai que monsieur doit avoir de l'expérience. Je suis quoi, le centième ? » , le taquina t-il tout en le suivant dans la douche. Il laissa l'eau couler entre eux et se pencha pour attraper le savon qu'il garda précieusement dans ses mains, alors que les caresses de Mcberry le rendait complétement fou. Il passa le savon sur son torse tout en se mordillant les lèvres suite aux attaques sur son membre qui se montra soudainement si fier et si en forme dans la main adversaire. « T’es sûr de toi ? » Luan sembla réfléchir quelques instants, puis comme seul réponse, il fit descendre le savon sur le membre du beau brun et commença à lui aussi le caresser. « Oui.. » , murmura t-il indiciblement. Il alla chercher les lèvres de son voisin et les serra contre les siennes. Sa main savoneuse de plus en plus alerte sur le membre dans sa paume, glissant de plus en plus vite dans des gémissements de plus en plus fort. Il aurait peut-être dû le prévenir qu'il était du genre à faire beaucoup de bruit ?

Sullivan leva les yeux au ciel. 100 était sans doute un peu exagéré. Oui, il avait eu beaucoup d’aventures, c’était un fait. Mais il y pouvait quelque chose si il n’avait jamais trouvé la bonne personne ? Il avait essayé pourtant. De nombreuses fois. Mais à chaque fois quelque chose clochait et n’allait pas, faisant foirer la relation. Il espérait que cette fois, avec Luan, cela soit différent. Ils allaient réussir tous les deux et leur histoire allait être fantastique, c’était sûr et certain. « Oui.. » confirma le jeune homme, chassant les doutes de l’esprit du jeune Mcberry. Il était prêt à passer une étape supérieure avec lui, à aller un peu plus loin que des baisers passionnés. Alors il n’allait plus hésiter désormais. Il ignorait où il devait s’arrêter ? Devait-il aller jusqu’au bout et lui faire l’amour ? Il l’ignorait. Peut-être devrait-il se contenter de ce qu’ils faisaient actuellement. Ce qui ne le dérangerait pas vraiment, à vrai dire.

En effet, Sullivan perdait déjà pieds sous les mains de Luan. Il continuait ses caresses mais profitait en même temps de la main de Luan, sa main libre venant se poser sur sa nuque comme pour prendre appui et sa tête se penchant légèrement en arrière alors qu’il gémissait. Il n’était pas vraiment discret non plus. Il avait toujours aimé manifester son plaisir. Et entendre les bruits qu’émettait son petit-ami l’excitait davantage encore. Cela prouvait qu’il prenait son pied autant que lui et c’était une bonne chose pour l’un comme pour l’autre. Au bout de quelques instants de plaisir brut, Sullivan stoppa les mouvements de main de Luan, à contre cœur. lui-même, il arrêta ses caresses. Cependant, il n’allait pas tout arrêter là, non. Il déposa un léger baiser sur ses lèvres avant de descendre dans son cou. Puis, sa langue parcourra son torse avant de s’arrêter devant son membre fièrement dressé, agenouillé devant son entrejambe. Sans hésiter plus de deux secondes, il franchit l’espace les séparant et le pris en bouche, commençant de légers va viens experts. Enfin, pas autant que ça. Il faisait rarement ce genre de chose.. Mais Luan était différent et il voulait que ce soit unique pour lui, qu’il prenne son pied. Alors, il accéléra ses mouvements. Au final, il était ravi que sa mère se soit absentée. Certes, elle devait bientôt rentrer, mais ils auraient fini d’ici là .. Enfin, Sullivan l’espérait, parce qu’il doutait que sa mère apprécie de retrouver son fils en train de procurer un tel plaisir à son voisin et ami, bien qu’elle soit ouverte d’esprit.

Quel plaisir incroyable qui brûlait entre ses reins, Luan n'en pouvait déjà plus et Sullivan allait encore faire monter la température sous cette douche. Quand il vit descendre sur son torse, son esprit comprit et il faillit l'arrêter, sa voix si sèche et son désir si installé, il ne fit rien. Pourquoi cette peur ? Tout simplement, même si cela pourrait paraitre surprenant après tout ce qu'il avait subi, le jeune irlandais n'avait jamais reçu un tel plaisir. C'était officiellement sa première fois. Son angoisse était donc de ne pas pouvoir se contrôler, de décevoir celui qui souhaitait lui donner tant de plaisir. Mais, les mains dans les cheveux mouillés du beau brun. Il lâcha un: « OH....Sullivan...C'est si bon...» au contact des lèvres si douces de son voisin, sa tête plaqué en arrière, il prenait un pieds incroyable.

Le jeune Flaniggan eu l'impression de plus que gémir, de plus en plus fort, face à l'aspect crescendo du plaisir. Le propre son de sa voix se répercutant comme un écho à son oreille. Mais, son inexpérience lui joua des tours et il crispa ses doigts dans la chevelure de Sullivan. « Sully'....Arrête....Tu vas me faire...», ajouta t-il en repoussant gentiment loin la bouche si agile de son nouveau petit ami de son membre prêt à exploser. Il le força à se relever et lui offrir un baiser fougueux pour le remercier. Il colla son front contre le sien, essayant de retrouver son souffle. L'eau coulant sur leurs corps arrivant à le détendre peu à peu. C'est qu'il ne voulait pas que cela se finisse comme ça. Il voulait donner du plaisir à Sullivan, même s'il ne savait pas vraiment encore comment. Luan commença à fixer le membre de son voisin et tout en le caressant du bout du doigt. « Est-ce...que...tu voudrais que j'essaye moi aussi ? », demanda t-il fébrilement, même s'il voulu ajouter qu'il ne promettrait rien. Car, malheureusement sa bouche avait déjà été utilisé et abusé. Il embrassa sa nuque, puis son torse et commença à descendre comme le beau brun avant lui, pour montrer qu'il avait envie et qu'il ne le forçait en rien.

Sullivan s’arrêta, ravi par l’effet qu’il avait fait à son petit ami et surtout, par le plaisir qu’il lui avait procuré. Il gémit légèrement au contact des doigts de Luan sur son membre. Bien sûr, il voulait qu’il essaye. Mais lorsqu’il vit l’appréhension dans son regard.. Il comprit qu’il avait certainement été abusé de cette façon lors de sa séquestration. Le jeune lycéen pensait qu’il était trop tôt pour qu’il recommence ça. Même si Luan n’avait pas l’air de se forcer, il ne voulait pas qu’il fasse ça. Il voulait que ce soit lui qui prenne son pied comme jamais, comme si cela pouvait effacer les nombreux mauvais traitement dont il avait été victime. Alors, cette fois, il ne voulait pas qu’il fasse ça, plus tard peut-être. « Non.. » murmure-t-il finalement, le ramenant jusqu’à lui. Leurs deux corps restaient collés l’un à l’autre, ce qui continuait à émoustiller Sullivan. La tension était palpable, tout comme le désir. En même temps, Mcberry avait toujours désiré le beau blond, d’aussi loin qu’il se souvienne. Il suffisait de compter le nombre de fois où il lui avait fait des avances, clairement repoussées jusqu’à peu de temps avant son enlèvement. Alors pouvoir sentir son corps contre le sien, pouvoir embrasser ses lèvres, tenir sa main.. C’était comme l’exaucement d’un rêve, d’un désir.

Il déposa de nouveau ses lèvres sur les siennes, l’embrassant avec passion, comme pour lui transmettre toute l’envie qu’il ressentait à ce moment là. Envie réciproque, il n’avait plus aucun doute là-dessus désormais. Ses mains se posèrent sur sa taille et doucement mais fermement, il le retourna afin de pouvoir se retrouver derrière lui. Il se colla à lui de nouveau, ses mains venant se poser sur son torse qu’il caressa, redescendant jusque son membre. « Est-ce que .. T’es prêt ? » demanda-t-il. Il ne voulait pas le forcer et préférais être sûr que le jeune homme soit d’accord pour aller aussi loin, pour que leurs deux corps ne fassent plus qu’un. Après tout, peut-être que le traumatisme qu’il avait vécut était encore trop récent pour qu’ils aillent tous les deux aussi loin. Quoi qu’il en soit, il se plierait au vœu de Luan, c’était sûr et certain.

Le cœur de Luan accéléra quand il se retrouva acculé contre le mur de la douche, le plaisir était là, c'était certain. Se mordillant la lèvre, qu'est ce qu'il pouvait sentir celui qu'il désirait tant si proche de ne plus faire qu'un avec lui. Il tourna sa tête car il lui posait une question si importante: Est-ce qu'il était prêt ? Le jeune blond voulait hurler que oui, car il aimait vraiment Sully'. Il voulait s'offrir à lui complétement, que par cet acte d'amour, il montrer qu'il lui appartenait entièrement. Il l'aurait ainsi marqué de ce signe que Flaniggan voulait porter si fièrement. Mais, les traits de son visage se brouillèrent. Sa poitrine lui faisait mal et il ne pouvait plus respirer. Il avait tellement d'images de ce qu'il avait subi qui remontait. Il prit peur. Il repoussa violemment Mcberry : « Lâche-moi...M'approche-pas...»

Luan, même s'il était entièrement nu et trempé, il sauta hors de la douche et commença à prendre la fuite. Heureusement, que la mère de son ami n'était pas encore rentré. Le blondinet alla trouver refuge dans la chambre de son camarade. Il se recroquevilla contre son lit, le corps tremblotant et mettant de l'eau tout partout. La tête entre ses genoux, il entendit des sons de pas qu'il prit pour celui de Sullivan. « Je suis désolé...Je voulais pas mal te parler...», commença t-il à dire en sanglotant. Puis, il leva la tête vers son ami. Il leva une main pour chercher la chienne, sachant que celui lui ferrait du bien de la tenir contre la sienne. « Je suis prêt tu sais...J'en ai vraiment envie...Mais, j'avais si mal quand c'était lui...Il prenait un tel plaisir à me faire mal...J'ai peur de te frustrer...J'ai peur de te dire de t'arrêter en plein milieu...J'ai peur que tu ne prennes pas de plaisir...» Luan n'arrêtait plus de parler, ses paroles se mélangeant à ses larmes si chaudes qui coulaient sur son torse nu.

Sullivan mit du temps à se rendre compte de ce qu’il venait de se passer, choqué. Luan l’avait-il réellement repoussé aussi violemment et lui avait-il réellement parlé de cette façon ? Ou était-ce une hallucination sadique tout droit issue de son esprit ? Non, c’était bel et bien réel. Malheureusement. Au début, il eut du mal à comprendre la réaction de son ami. Ce qui était sûr, c’est que ses mots avaient eu l’effet d’une douche froide sur Sully. Il sortit de la douche calmement et se contenta d’enfiler un caleçon. Il s’avança jusque sa chambre, espérant y trouver Luan. Au début, il resta dans l’entrebâillement de la porte. Mais voir le beau blond aussi faible, fragile et perdu brisa sa rancœur et il ne lui en voulait plus du tout, comprenant les raisons de cette violente réaction. Son agression, évidemment. Il fallait s’en doute, ils avaient été trop vite. «Je suis désolé…Je voulais pas mal te parler… » Il leva sa main, à la recherche de celle de Mcberry. Celui-ci avança jusqu’au lit et la prit de suite.

Il écouta les paroles de son petit ami attentivement. Puis, quand il eu finit de parler, il s’allongea à ses côtés. Il resta d’abord silencieux, ne sachant pas quoi lui dire. Cependant, au bout de quelques secondes, il sut. « Je t’aime. » Il déposa un baiser sur sa nuque. « Je t’aime. » Cette fois, un baiser sur sa mâchoire. « Je t’aime. » Et enfin, il atteignit ses lèvres pour l’embrasser tendrement, comme pour lui montrer qu’il ne lui en voulait pas. C’était la première fois qu’il disait ces mots. La première fois qu’il les pensait, également. « J’te ferais jamais de mal volontairement. On a été trop rapides Luan, on s’est a peine retrouvé.. On va attendre encore un peu. » finit par murmurer Sullivan. Avec le temps, tout ira mieux, il en était persuadé. Après tout, son traumatisme était encore très récent alors c’était tout à fait compréhensible.